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𝗧𝗿𝗮𝗻𝘀𝗳𝗼𝗿𝗺𝗲𝗿 𝗹𝗮 𝗰𝗹𝗮𝘀𝘀𝗲 𝗲𝗻 𝘇𝗼𝗻𝗲 𝗱’𝗮𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻: Construire le sens ensemble


(Adaptation francophone de “Making Meaning” - Visible thinking routine)


Pourquoi cette routine ?

Dans la classe comme zone d’action, la compréhension n’est pas un résultat individuel : c’est une construction collective. lLa routine de pensée Construire le sens ensemble permet justement de transformer une idée, un concept ou un phénomène, souvent déjà familier, en objet d’exploration partagée.

Elle invite les élèves à :

  • activer leurs connaissances antérieures,

  • confronter leurs représentations,

  • enrichir leurs idées à partir de celles des autres,

  • questionner, relier, reformuler,

  • collaborer à une définition commune,

  • comparer leurs constructions avec celles d’autres groupes.

C’est une routine qui favorise l’engagement avec les autres autant que l’engagement cognitif.Elle rend visible le cheminement de la pensée et place l’élève en acteur du sens, et non en simple récepteur.


Quand l’utiliser ?

Cette routine est particulièrement pertinente :

  • lorsque les élèves possèdent déjà des connaissances préalables sur le sujet ;

  • lorsqu’une notion, un texte, un concept ou un événement a déjà été étudié pendant un certain temps ;

  • en fin de séquence, pour synthétiser ;

  • en début, pour faire émerger et structurer les représentations initiales ;

  • à tout moment où la classe a besoin d’un temps fort de métacognition partagée.


Les principes fondateurs

La routine repose sur 4 piliers essentiels :

  1. La pensée visible → tout ce que les élèves pensent est écrit, tracé, relié, affiché.

  2. La co-construction → chacun complète, interroge, enrichit les apports des autres.

  3. L’organisation du sens → connecter, structurer, justifier, définir.

  4. L’exploration collective → les productions circulent, se comparent et se discutent.


Mise en œuvre pas à pas

1. Mise en place matérielle

  • Une grande feuille par groupe

  • Un marqueur de couleur différent par élève

  • Post-its pour les définitions finales

  • Un espace pour le gallery walk

2. Présenter le concept

Un élève écrit le mot, le concept ou l’idée au centre de la feuille.

Puis, l’enseignant invite à réfléchir :« Quels mots vous viennent quand vous entendez cela ?Quelles idées, quelles images, quelles connaissances ? »

3. Première vague : répondre par un mot

Un par un, les élèves écrivent un seul mot, différent de ceux déjà posés.Ils les dispersent dans l’espace pour permettre la suite.

Puis, les marqueurs changent de tables → les groupes poursuivent ailleurs.

4. Deuxième vague : compléter

Chaque membre complète un mot d’un autre élève :

  • en ajoutant une précision,

  • en transformant le mot en phrase,

  • en apportant un exemple,

  • en proposant une nuance.

Deux élèves peuvent compléter le même mot, aucun souci.

Marqueurs changés à nouveau.

5. Faire des liens

Les élèves repèrent des connexions :

  • idées proches,

  • contradictions,

  • catégories,

  • causes / conséquences,

  • exemples / contre-exemples.

Ils tracent une ligne et notent la nature du lien directement dessus.On visualise ainsi la structure du sens en train d’émerger.

6. Questionner

Chaque groupe formule une question essentielle sur le concept :

  • quelque chose qu’il ne comprend pas encore,

  • une tension,

  • un paradoxe,

  • une interrogation que la discussion a fait émerger.

7. Définir

Chaque élève écrit sa propre définition sur un post-it :

« À partir de tout ce que nous avons exploré, qu’est-ce que ce concept signifie pour moi maintenant ? »

On partage, on compare, puis on affiche sur la grande feuille.

8. Partager et comparer : Gallery Walk

Les groupes circulent et observent :

  • les associations d’idées,

  • les phrases construites,

  • les liens,

  • les définitions,

  • les questions.

On discute ensuite collectivement des :

  • similitudes,

  • différences,

  • inattendus,

  • idées nouvelles inspirées par les autres.


Pourquoi cette routine ?

Elle transforme l'information en sens

En reliant ce qu’on sait, ce qu’on lit et ce qu’on comprend, on construit une compréhension profonde.

Elle rend la pensée visible

On voit les processus mentaux, les hésitations, les liens, les évolutions.

Elle organise la pensée

Les élèves catégorisent, restructurent, questionnent : base de tout apprentissage durable.

Elle est profondément sociale

La compréhension se fabrique dans le dialogue et le regard de l’autre.Ce que je comprends change en entendant ce que tu comprends.

Elle légitime les interprétations multiples

Il n’y a pas une bonne réponse, mais un terrain d’exploration et de sens partagé.


Variante “lecture” : Comprendre la leçon du texte

Très utile en fin de lecture d’album, nouvelle ou témoignage.

  1. Phase individuelle : « La leçon que je retiens, c’est… »

  2. Petits groupes : partager, questionner, reformuler.

  3. Mise en commun : comparer les interprétations.

  4. Retour au texte : justifier avec des preuves.


Exemples d’utilisation

  • Comprendre des concepts abstraits (démocratie, énergie, migration).

  • Explorer des enjeux sociétaux (réchauffement climatique, justice, identité).

  • Synthétiser un chapitre de sciences.

  • Interpréter un texte littéraire.

  • Construire la compréhension en EMC.

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Pour aller plus loin, 2 ouvrages sur les routines de pensée :


📧 Nous accompagnons les établissements dans la mise en place de ce stratégies d'apprentissages :

Pour poser vos questions : contact@edhuman.org


 
 
 

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